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Cette maxime des mousquetaires du Roi pourrait-elle être d’un bon usage pour notre école républicaine ?
La question vaut le détour quand on assiste à une telle convergence de déclarations autour de la valorisation de l’individu et de sa trajectoire propre. La posture individualiste est-elle donc si consensuelle qu’il faille y répondre par un recours, bien improbable d’ailleurs, à un préceptorat généralisé, même relooké moderniste, pour satisfaire à l’exigence populaire de la réussite de tous ?
M’enfin, dirait Gaston, comment croire en ce discours quand des milliers de postes sont supprimés, les effectifs en augmentation, les locaux insuffisants, la formation des enseignants sacrifiée… ? N’y aurait-il donc qu’une seule voie pour faire face avec efficacité à ce que le système s’est acharné d’abord à consentir, puis au bout du compte à organiser : l’échec des plus démunis ? En contraignant les enseignants au suivi personnalisé de leurs élèves et à un enseignement individualisé, le ministre renvoie chacun à sa responsabilité dans sa réussite ou son échec. C’est faire-fi de bien de conditions qui permettent ou non l’exercice de cette responsabilité. Devant cette insistance mystificatrice à l’individualisation, dernier avatar de la logique de « l’enfant au centre », un nombre croissant de travaux considérant, comme Wallon l’avait déjà souligné, que « l’enfant se construit par et avec les autres » avancent des propositions autour de la dimension collective.
Pour sa part l’EPS, concernée aussi par ces injonctions et ces alternatives, mais porteuse d’une histoire particulière, confrontée en permanence et quelque soient les APSA au rapport entre individu et collectif, doit trouver une voie originale pour l’accès de chacun à une culture commune. En instituant cette orientation, nous voudrions lancer quelques pistes pour l’École, pour l’EPS en particuliers et les mettre en discussion. Non pas pour nier toute préoccupation concernant chacun mais pour construire des collectifs où la parole est libre et circule, où l’on parle du savoir et de la façon dont on l’apprend, où chacun voit dans l’autre agissant un autre soi-même agissant. Des collectifs encore, mais qui ont le « souci de la personnalisation », qui inversement se préoccupent que « chacun ait du collectif en soi ». Partant de ces principes, nous voudrions débattre de ce qui fait ou devrait faire à nos yeux, de l’EPS, la discipline scolaire par excellence, de « l’apprendre et du vivre ensemble ».
Souhaitons que ce numéro contribue à avancer dans cette voie.
Un pour tous, tous pour un ! (J.- P. Lepoix)
Dossier : Apprendre ensemble (A. Becker)
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