Tout cela n’est qu’une histoire de culture

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Contestant l’existence d’un « éternel féminin » qui expliquerait la mise à l’écart des femmes, surtout celles des milieux populaires, du monde du sport, au profit d’activités à caractère plus hygiéniste, au cours d’un détour historique, Catherine Louveau, sociologue, plaide pour l’ouverture à toutes et tous d’une culture commune sportive et artistique émancipatrice.

Propos recueillis par Anne Roger.


2.jpg« Je voudrais commencer par un préalable. Le sport en tant que pratique ou en tant que spectacle, le sport de manière générale dans la société, provoque des illusions d’optique, c’est à dire donne l’impression que l’on a dorénavant affaire à une pratiqueégalitaire.Réglementairement,, toutes les pratiques sont depuis peu ouvertes aux deux sexes ; mais dans les faits, le sport est un monde inégalitaire, hiérarchisant. Ces illusions d’optique viennent du fait qu’un certain nombre de sportives sont médiatisées, qu’on a eu des femmes ministres, etc… et donc l’idée reçue est répandue que « la femme est devenue sportive » et que l’égalité est gagnée… comme cela se dit aussi à propos d’autres milieux tel celui du travail par exemple.

On peut être différents et égaux. On entend dire : « les femmes et les hommes sont différents donc ils ne peuvent pas faire la même chose, c’est normal ». Il est important, pour les enseignants en particulier, de penser le lien entre ces deux termes, car il on observe souvent des confusions. Comme les filles seraient moins fortes, moins puissantes elles ne pourraient pas faire certaines activités que les garçons plus forts peuvent pratiquer, ou alors elles ne peuvent pas le faire comme eux. La question de l’égalité est une question de traitement et de considération (dans le droit, les jugements…). Est-ce possible dans le droit et les règles d’une part, et acceptable dans les faits, dans la culture d’autre part, que les filles ou les femmes fassent les mêmes activités que les garçons ou les hommes, qu’ils aient les mêmes possibilités offertes, les mêmes moyens, la même visibilité, reconnaissance etc… ? et réciproquement pour les hommes bien sûr…. On sait qu’il n’en est rien. Le sport est en effet pour tous les âges hiérarchisé et inégalitaire.

Historiquement, il a été construit par les hommes, pour les hommes. C’est une tendance lourde de l’histoire du sport moderne. Les travaux et les cours d’histoire du sport qui sont dispensés en STAPS par exemple traitent majoritairement DU sport en général, car le sport est donné comme une entité universelle. Nous le savons, le sport a résisté à toutes les problématiques de la différenciation et des inégalités (sociales, géopolitiques, économiques et davantage encore sexuées).
Il est donné comme universel, comme rassembleur, lieu de brassage social. On connaît les grandes vertus coubertiniennes qu’on lui attribue classiquement : le sport est socialisant, éducatif, fédérateur, il ne connait pas les frontières etc…. . Il y a un grand consensus politique sur cette question-là, sur le fait que le sport est doté de beaucoup de vertus. L’histoire du sport s’est écrite globalement sans considération des appartenances de sexe, au moins jusqu’en 1995 et le colloque de Lyon (1996). Elle est également enseignée de cette manière-là dans la majorité des UFR STAPS. Or cet universel est en fait l’histoire du sport masculin et cela se décline : les enseignements disciplinaires réalisés, telle l’histoire DU judo, de l’athlétisme…., sont faits au singulier….alors que dans ces sports comme dans tous les autres, ce n’est absolument pas la même histoire si l’on considère la deuxième moitié de la population, les femmes !

La question de l’accès des femmes aux pratiques sportives est demeurée très longtemps invisible et en même temps on observe cette tendance , qui n’est pas propre au sport, à montrer pour « preuve de l’égalité », les femmes d’exception et à généraliser autour de leurs cas. On confond les exceptions et l’accès plus généralisé des femmes aux pratiques sportives. L’histoire sexuée ou genrée du sport, dans les traces des historiens lyonnais Pierre Arnaud puis Thierry Terret, ne fait qu’émerger depuis les années 2000. Elle reste circonscrite.
Il y a aussi un obstacle épistémologique qui consiste à penser la catégorie « Les femmes » comme une catégorie unifiée. On parle de LA femme et non Des femmes. Il y a dans notre culture, dans les représentations communes mais aussi celles des chercheurs, cette référence à un « éternel féminin » toujours rapporté à une « nature » et que le féminin serait un, qu’il y aurait une « condition féminine ». Il y a donc un enjeu à écrire l’histoire de l’accès DES femmes aux pratiques physiques et sportives pour déconstruire cette vision concrètement erronée du monde social avançant que les femmes seraient une catégorie unifiée renvoyant à une « nature féminine ».

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Les chercheurs qui n’ont pas approfondi cette question véhiculent l’idée que « La femme » se serait émancipée autour de la guerre de 14-18, ce que les historiennes de cette guerre contestent. Elles n’avancent pas ces thèses-là. Anaïs Bohuon a bien montré dans sa thèse que, jusque dans les années 1920, il y a un consensus médical et moral qui préconise une activité physique modérée, et non du sport, centrée sur le giron. On fait faire aux femmes des exercices physiques particuliers centrés sur le bassin, le ventre… le haut du corps n’existe pas. Et on interdit certaines activités telles que la bicyclette, « immorale », dangereuse…La figure de la mère était centrale pour justifier tout cela…

Aujourd’hui il me semble que ce discours qui préconise une activité modérée, une activité-santé pour les femmes est toujours vivace mais il semble moins lié à leur futur statut de mère. Je me trompe ?

Non, non… Cela je l’ai repéré dans l’histoire mais on le retrouve effectivement sur tout le XXème siècle et encore aujourd’hui. Il y a selon moi trois figures de la femme qui servent à recommander ou à proscrire des pratiques. Il y en deux positives qui permettent de recommander des activités physiques : la mère, l’épouse et la femme bel objet et séduisante. Les femmes doivent être mère, et séduisantes. Ce sont des figures attachées à une « nature »de la femme. Ces figures sont véhiculées médiatiquement. Les femmes, sportives en particulier, sont par exemple contraintes à donner des signes d’érotisation pour être médiatisées. Elles se doivent de mettre leur corps en valeur… et pourtant les sportives veulent qu’on parle d’elles pour leurs performances et non pour leur beauté ou leur plastique… Ici on peut faire le lien avec les petites filles. Leurs jouets renvoient à ces figures « naturelles ». On leur donne des poupées, des objets de cuisine, de ménage, de maquillage… bref des jeux qui les amènent à rester statiques et à l’intérieur pendant que les garçons, eux, se voient offrir des vélos, des voitures, des grues et autres objets techniques, spatiaux, autrement dit des jeux qui leur permettent de conquérir l’espace, de construire et d’explorer le monde, d’être dynamiques… Ce sont des données culturellement et socialement lourdes de conséquences. Les filles et les garçons ne sont pas du tout socialisés de la même manière.

La 3ème figure est une figure que j’appelle une figure repoussoir car c’est celle qu’il ne faut surtout pas être. C’est la femme virile, figure négative, celle qui fait des activités que la culture ne lui assigne pas, dites « d’hommes », « masculines ». Par exemple au tournant du XXème siècle, ce fut le cas des premières femmes journalistes, avocates et dans le sport de celles qui ont commencé à vouloir faire de la compétition, à vouloir faire de l’athlétisme dans les années 1910, du football dans les années 20. Notons que pour le football (il y avait des compétitions internationales car le football féminin était alors développé dans plusieurs pays), cela n’a pas duré longtemps car au bout de dix ans les équipes ont progressivement disparu, faute de moyens de fonctionner. Et bien aujourd’hui, les femmes qui font du football, du rugby, des boxes… qui font donc des sports objectivement de tradition masculine sont considèrées comme n’étant « pas féminines ». Ces jugements son énoncés par rapport à une représentation unifiée de la femme et de la petite fille focalisée sur leur soi-disant nature ; en fait en se référant au modèle dominant de la féminité. Les petites filles à la danse ou la gymnastique et les petits garçons au judo et au football… il y a une reproduction très lourde débutant dès la prime enfance. Or évidemment « les femmes », pas plus que « les hommes », ne sont une catégorie unifiée socialement. Il y a DES femmes qui sont dans des positions sociales, dans des modes de vie très différents d’un bout à l’autre de l’espace social. Les femmes n’ont pas commencé à travailler uniquement dans les années 70… les femmes qui travaillent sont déjà 7 millions au début du XXe siècle… les premières sportives ne font pas partie des classes populaires, ce sont des mondaines, des aristocrates qui ne travaillaient pas, quelques comédiennes…. Et aujourd’hui encore les femmes et les filles des classes populaires pratiquent toujours très peu souvent du sport ! Ce n’est pas qu’elles pratiquent moins c’est que nombre d’entre elles ne pratiquent pas du tout ! Les écarts, quantitatifs et qualitatifs avec leurs congénères des groupes sociaux très dotés en capital culturel et scolaire sont encore très conséquents, y compris chez les jeunes.

Qu’est-ce que cela change par rapport au regard que l’on porte aujourd’hui sur la pratique des femmes de savoir tout cela?

Il y a une invisibilité des différences de l’accès des femmes aux différentes pratiques sportives ; or il y a des conditions de possibilité d’accès aux différents sports très variables en fonction de la classe sociale. Il y a une généralité qui consiste à annoncer qu’aujourd’hui les femmes peuvent faire tous les sports qu’elles veulent, que tout leur est ouvert… il suffit qu’elles veuillent pratiquer… Mais non, les différences et les inégalités sociales selon la position sociale et les normes de féminité en vigueur dans leur classe sociale sont toujours efficientes aujourd’hui. Les filles, les adolescentes, qui ont le plus de probabilité de pratiquer une APS ou du sport en dehors des cours d’EPS et du cadre scolaire restent celles dont les parents ont le niveau d’études le plus élevé. Le diplôme est la propriété la plus clivante, qui crée encore plus d’écart que les revenus.
Les filles qui sont dans filières d’études longues type bac général et qui ont des parents avec un capital culturel et scolaire élevé ont presqu’autant de probabilités de pratiquer du sport que les garçons. C’est totalement différent dans les milieux populaires. Là où le taux de pratique des filles est le plus bas, c’est pour les filles de LEP. Evidemment, il y a l’effet de la variable cachée : qui sont les filles qui sont en LEP ? quelle est leur origine sociale ? On sait que dans les milieux ouvriers, les parents ne sont pas diplômés, les mères font peu d’activités sportives, les filles ont le moins de probabilités de pratiquer une activité sportive.
Il en va de même dans les pratiques UNSS. Alors que pourtant le coût de la licence annuelle n’est pas élevé, les filles de ces milieux ne font pourtant pas plus de pratique. Pour beaucoup,l’argent est toujours avancé comme l’obstacle, or ce n’est pas le coût qui fait « obstacle ». Si on laisse faire la « motivation », si on « laisse faire les choses » sans mesures volontaristes, sans organisation pensée en connaissance de cause, une sélection sociale s’opère. Le taux de pratique sportive des filles en particulier n’est pas le même en fonction de la CSP des parents. On retrouve toujours la même jeunesse qui pratique ou qui s’adonne aux activités culturelles telles que la lecture par exemple. Cela renvoie à une conception des loisirs, du rôle et de la place des activités sportives dans l’éducation des enfants davantage qu’à la question du coût. Il faut avoir du capital scolaire et culturel pour avoir la possibilité de raisonner de cette manière-là par rapport aux activités que l’on fait faire aux enfants.

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Comme on vient de voir qu’il faut, pour accéder au réel, parler DES femmes et non de LA femme au singulier, ne faut-il pas également parler DES sports en non DU sport au singulier pour appréhender cette réalité ?

Il existe en effet différentes pratiques et des modalités différentes de pratique. Des pratiques de compétition, de performance, des pratiques de loisir, du sport de haut niveau, des sports collectifs, des sports individuels…
Oui bien sûr. Le sport est un enjeu de lutte. Sa définition même est un enjeu de lutte. Par exemple dans une enquête quand la question est posée : pratiquez-vous du sport ? …et que je suis une femme, je réponds par rapport à ma représentation du sport, par rapport à la définition dominante qui est celle du sport de compétition, voire de haut niveau que je connais médiatiquement. Si je fais de la gymnastique volontaire ou de la danse, je réponds donc que je ne fais pas de sport.
Depuis des années, depuis les premières enquêtes sur les pratiques sportives dans les années 70, on constate que plus les pratiques sont instituées, codifiées, encadrées, structurées, , moins il y a de femmes. Or la pratique de compétition est, dans une fédération donnée, ce qui se fait de plus structuré. Et le constat perdure depuis 30 ans : sur 100 compétiteurs en France, 25 sont des femmes.
Il y a là un impensé qu’il faut discuter : le rapport à la compétition c’est à dire au classement, au dépassement des autres, l’ambition pour les premières places, les places de pouvoir… les femmes et les hommes ne sont pas socialisés de la même manière par rapport à ça. Le rapport à la compétition, on n’y est pas du tout formés de la même manière dès la prime enfance en fonction de notre sexe. Cela ne change pas… derrière Jeannie Longo il y a un peloton dont on ne parle jamais. Les filles de l’équipe de France de football commencent seulement à être médiatisées.
Oui, les filles sont toujours peu attirées par la compétition mais c’est qu’elles n’ont pas été socialisées pour être dans ces courses à la compétition, contrairement aux garçons, poussées à la réussite, à gagner. Paradoxalement elles réussissent mieux scolairement elles sont mieux dotées, qualifiées, diplômées que les garçons et pourtant continuent d’avoir de moins « bonnes places » dans le monde du travail.

Si on continue dans cette logique, l’idée d’une EP qui serait émancipatrice consisterait donc à ne pas renoncer à la compétition et au sport de performance en EPS ?

Oui j’allais y venir. Il existe aussi des modalités de pratique qui sont des pratiques d’entretien, de santé, de loisir… mais depuis une dizaine d’années on est en train d’assigner, c’est vraiment le terme qui convient, les femmes, le féminin, les filles à cette forme d’activité physique-là en disant « oui, mais si l’on veut attirer des femmes vers la pratique, il faut ouvrir, proposer de l’entretien, de la forme ». En faisant cela, on entérine de nouveau une division sexuelle des formes de travail physique, des finalités attachées aux pratiques en disant puisque les femmes ne sont pas trop attirées par la compétition et bien on va essayer de développer pour elles plutôt de l’entretien, bref du « spécifique ».
Pour moi, il faut plutôt raisonner en terme de culture commune. Il faut essayer d’amener les filles à entrer plus dans la compétition et notamment en EPS, il faut essayer de les amener à ce qu’elles veuillent se dépasser, qu’elles se sentent capables de le faire, qu’elles en aient envie.

Il faut aussi accepter de faire rentrer les garçons dans des pratiques historiquement assignées au féminin. Parce que tout cela n’est qu’une histoire de culture. Il y a aussi des garçons qui veulent être dans le loisir physique, dans l’entretien, l’esthétique, l’expressivité …

Il faut faire les deux en même temps c’est à dire encourager les filles à attaquer en volley… et les garçons à s’exprimer en danse.
C’est d’ailleurs beaucoup plus facile pour les filles d’être dans des activités d’affrontement que les garçons d’être dans l’expression. Il y a une « valence différentielle des sexes », un rapport fondamentalement dissymétrique entre les sexes au bénéfice du masculin. C’est un invariant culturel. Le masculin vaut plus que le féminin. Il pèse plus. Le masculin est enviable. Il a plus de valeur. Le féminin est donc dévalorisant… et pourtant le travail domestique, souvent effectué par les femmes, a une valeur économique. Cette valeur économique là n’est jamais dite. C’est un travail dévalorisé. Les hommes qui font des tâches domestiques, qui s’occupent des enfants sont dévalorisés.

Dans l’espace public, quand on s’intéresse à l’intégration par le sport depuis le début des années 90… que crée-t-on ? Des « équipements » de proximité, c’est à dire des terrains de foot et de basket… Et qui est dehors ? Ce sont les garçons. L’espace de la rue, les pieds d’immeuble, ces espace de pratique, de compétition, ce sont les garçons qui l’occupent, qui s’approprient ces lieux de pratique… et ça c’est aussi un impensé politique. C’est remarquable !
Et évidemment, ce sont souvent des espaces de vie des milieux populaires dans lesquels les divisions sociales des tâches sont les plus inégales.

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Une de mes étudiantes a fait une enquête sur les notes en EPS sur deux établissements très typés socialement (classes 4-3èmes) : les conclusions sont impressionnantes. Il est étonnant de voir à quel point les filles decollèges de milieux favorisés ont presque les mêmes notes que les garçons alors que les différences de notes entre filles et garçons sont importantes dans les milieux populaires d’un autre collège. Et cela est très clair ! Et cela ne se joue pas à un point près…!
De plus le rapport à l’EPS est différent entre les filles des milieux populaires et celles des milieux plus favorisés. Du rejet des unes à un attrait pour les autres.

Tu te dis mais ça va changer quand ? Il y a lieu pour les professeurs d’EPS de prêter attention à qui ils ont en face d’eux, qu’ils sachent de quoi sont porteurs les élèves qui sont en face d’eux. Ces élèves, qui sont des filles et des garçons, qui ont été socialisés de telle et telle manière et qui en plus l’ont été différemment selon la position sociale des parents.

A partir du moment où tu sais à qui tu as affaire, selon moi, tu es mieux armé pédagogiquement pour essayer de faire changer les choses et faire discuter les élèves et les inciter à être dans d’autres types d’activités que celles vers lesquelles ils ont été poussés.

Dans les enjeux d’éducation à l’égalité, tout se joue dans la prime enfance. Il faut aussi surtout que les femmes enseignantes d’EPS prennent conscience qu’elles sont des femmes atypiques qui sont en général dans la compétition, qui ont vécu des expériences sportives. Elles sont souvent dans l’inconscience de ça, du fait qu’elles ne sont pas comme la majorité des filles. Souvent elles ne comprennent pas ce qu’elles vivent face à des élèves de 4ème qui disent qu’elles ne veulent pas faire de compétition ou même faire les exercices demandés. Elles ne comprennent pas que ces filles sont réticentes du fait de leur socialisation et des rapports au corps, à l’espace etc…qu’elles ont incorporés. De plus, les adolescentes sont dans la sexualité émergente. Nombre des élèves n’ont pas eu le même rapport au corps que celui que leurs enseignantes ont eu.

Les femmes professeurs d’EPS sont très souvent non conscientes du fait qu’elles, elles ont eu des conditions de vie particulières faisant qu’elles ont eu des trajectoires atypiques ; trajectoires qui ne sont pas celles de la majorité des femmes qui ne sont pas des femmes sportives engagées dans le sport. Je le vois bien avec les filles étudiantes en STAPS (3 pour 10 étudiants !), minoritaires et atypiques en effet.
La prise de conscience par les enseignantes que les filles qui sont en face d’elles ne sont pas dans la même culture, dans la même référence au corps qu’elles, est un élément important. Il faut qu’elles comprennent que ce n’est pas seulement une question de volonté mais surtout une question de socialisation.

Paru dans Contrepied HS n°7.