Le « Projet jeunes » de la Fédération Française Handisport

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Le « projet jeunes » de la FFH offre de multiples aspects que présente Sandra Mauduit, Cadre Technique National de cette fédération : des activités de compétition et de loisir, des actions menées dans des contextes différents, y compris scolaires et périscolaires, et en direction de jeunes très performants comme de ceux qui ont des déficiences très invalidantes.

En quoi consiste le « Projet jeunes » handisport  ?

L’objectif de ce projet est de mettre en œuvre une offre de pratique sportive harmonisée sur tout le territoire en direction des jeunes de moins de 21 ans, quel que soit leur niveau de pratique, leur handicap, leur motivation ou encore leur lieu de résidence. L’idée est de permettre aux jeunes de construire leur parcours sportif autour des 4 pôles du secteur « jeunes » : un pôle développement, qui correspond à la pratique sportive scolaire et périscolaire, un pôle « animation découverte », à dominante loisirs, un pôle pré-compétition, pour rentrer dans une pratique compétitive, et un pôle performance.

Quelles actions sont menées dans le domaine scolaire et périscolaire ?

Il s’agit avant tout de missions d’accompagnement auprès des fédérations sportives scolaires que sont l’Usep, l’UNSS, l’Ugsel et la FFSU afin de concevoir une offre sportive adaptée aux élèves en situation de handicap.

Avec l’Usep, des rencontres sportives s’organisent toute l’année, au niveau local ou départemental, qui permettent de sensibiliser et de partager une pratique sportive handisport entre les élèves valides et les élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire.

Quant au partenariat avec l’UNSS, il a débouché sur le programme « Sport partagé »[[ Voir http://unss.org/sport/sport-partage/

]]. Il permet à des jeunes licenciés à l’UNSS, à la FFH ou à la FFSA, de pratiquer des activités sportives au sein d’équipes composées de jeunes valides et de jeunes en situation de handicap. Au niveau national, des championnats de France « Sport Partagé » sont organisés cette saison en tennis de table, tir à l’arc, Badten et VTT. Il existe aussi un championnat de France multi-activités (biathlon athlétique, course d’orientation, challenge artistique, boccia, tennis de table).

On organise également des formations à destination des acteurs du champ sportif scolaire. Au niveau local, les actions sont définies conjointement par le service départemental ou régional de l’UNSS et par le comité départemental ou régional handisport. Elles débouchent sur une programmation de journées spécialement organisées le mercredi après-midi.

Avec l’Ugsel, des échanges et des rencontres sportives ont lieu localement tout au long de l’année pour les jeunes licenciés à l’Ugsel ou à la FFH. Par ailleurs, des challenges sont mis en place lors de certains championnats de France.

J’ajoute que nous sommes partenaires de la FFSU dans le projet HANDI’U et que nous travaillons actuellement à certains règlements sportifs pour permettre aux étudiants en situation de handicap de participer à des compétitions avec des barèmes adaptés.

Comment se présente le volet loisirs du « Projet jeunes » ?

On organise par exemple des vacances sportives pour les jeunes en partenariat avec l’UCPA. Il s’agit de séjours de ski en hiver, debout ou assis, auxquels s’ajoutent parfois d’autres activités et des séjours croisière ou multisports pendant les vacances d’été : sports en eaux vives, VTT, FTT (fauteuil tout terrain), randonnée, tir à l’arc et voile. Et, lors de toutes les vacances scolaires, des séjours sont ouverts en région pour la pratique de sports de nature comme le canoë, la randonnée, le ski, la voile, ou encore pour une initiation à la boccia, à la natation, au tennis de table ou à la sarbacane. En région, il y a aussi toute l’année, les mercredis, samedis, dimanches et pendant les vacances scolaires, des journées loisirs pour une initiation à différentes disciplines sportives.

Quels types d’activités sont présents dans le pôle pré-compétition ?

Toute l’offre de pratique locale et nationale qui permet une confrontation sportive est regroupée au sein de ce pôle. Les jeunes qui s’inscrivent dans ce pôle souhaitent aller plus loin dans la pratique sportive sans pour autant être dans une démarche de perfectionnement. Au niveau national, on trouve là deux manifestations importantes, qui existent depuis longtemps : les Jeux de l’avenir (confrontations individuelles) et le Grand prix des jeunes (confrontations par équipes), qui réunissent de 150 à 700 jeunes autour de rencontres dans plus de 15 disciplines différentes. On a aussi des rencontres unisport comme la Coupe de France de foot à 5 ou encore le challenge national de sarbacane[[ Des précisions sur http://www.handisport.org/content/jeunes/index.php

]] . Au niveau local, on peut aussi mentionner des écoles de sport qui, tous les mercredis dans plusieurs villes de France, visent l’initiation sportive à travers différents cycles d’activités.

Est-ce qu’il y a des actions particulières pour les jeunes les plus performants ?

Il y a les stages « Jeunes à potentiel ». Ils regroupent des jeunes repérés localement par leurs entraîneurs ou leurs professeurs d’EPS. Pour cela, il suffit d’inscrire des jeunes possédant des aptitudes particulières dans certaines disciplines sportives (natation, athlétisme, tennis de table, tir à l’arc, cyclisme…) au stage national qui se déroule tous les ans aux vacances de la Toussaint. Sur place, les entraîneurs nationaux de différents sports entraînent les jeunes pendant une semaine et leur donnent des conseils pour progresser. Par ailleurs, au sein du pôle Performance, on retrouve tous les championnats, sélections, stages aux niveaux départemental, régional et national.

La classification « Jeunes » a été récemment rénovée par la Fédération. Quels en sont les grands traits ?

Cette classification se base sur les possibilités fonctionnelles des jeunes avec une déficience motrice[[ Voir http://www.handisport.org/content/jeunes/classification.php

]]. Comme l’ancienne, elle distingue deux grandes catégories, « Debout » et « Fauteuil », chacune intégrant quatre classes de handicap, en fonction du potentiel physique de chaque jeune. À noter que des sportifs présentant des types de handicaps différents peuvent concourir ensemble. Pour permettre aux encadrants d’évaluer les capacités fonctionnelles des jeunes, 10 tests fonctionnels ont été établis. Il s’agit de ne plus se focaliser sur les pathologies, les incapacités, mais sur les potentialités, et de permettre une plus grande équité.

Entretien réalisé par Jean-Pierre Garel.

Cet article est un supplément électronique au Contrepied HS N°12 – EPS, Sport et handicap – avril 2015