10,00 €
En décidant de consacrer un numéro de Contrepied au numérique, le Centre ne fait-il pas que suivre l’air du temps, s’évertuer à « être de son temps » ? C’est un regard lucide que l’on vous propose. Ni anti, ni pro, comprendre et comprendre ce dont la profession s’empare. Ne pas la suivre mais élucider et avec elle développer le meilleur de son emploi.
L’ambition de notre travail est donc circonscrite. C’est parce que nous ne pensons pas que le numérique soit la clé pour refonder l’école, et bien que quantité de pages aient été écrites à ce sujet, que pour autant nous en devenions méfiants. Son intérêt est à fonder. Il faut dompter l’outil, apprivoiser le numérique !
Notre approche est donc apaisée mais vigilante. Le sport, certainement par sa forme technique elle-même, est très friand de ce recours. Nous sommes abreuvés de statistiques en cours de jeu sans toujours savoir si une telle masse de données est une nouvelle expertise ou simplement un objet médiatique chargé de capter l’attention des spectateurs-rices.
« Aide à l’entrainement sous toutes ses formes », « technique de partage des performances, d’étalonnage de soi » sont certainement les recours les plus fréquents au numérique que l’industrie a su accompagner par une créativité certaine dans les instruments disponibles.
Les enseignants – plus particulièrement les jeunes ? – circulent parmi ces produits. La moindre réflexion appelle de savoir sur quoi le recours au numérique porte ? Celle-ci, outre l’aide à la réalisation, au recours à l’image des techniques en acte, permet d’interpeller les contenus, seuls garants des apprentissages conformes aux exigences scolaires de formation. Là se situe le cœur de notre option : c’est bien le travail didactique et pédagogique qui reste l’essentiel du métier, le numérique ne peut en être que son mode de réalisation. Cela doit nous pousser à revendiquer un élargissement de son utilisation, en clair que la grande masse des collègues accède à cet outil. Cette exigence appelle certainement une formation initiale et continuée de meilleure qualité qu’elle n’est actuellement.
De tout l’éventail des questions que ce numéro ne traite pas, ne devrait-on pas revenir sur l’observation de sociologues, montrant que le numérique développe une marginalisation accrue des femmes, leur rapport au champ scientifique étant bien moindre que celui des hommes ? Un article aborde cette question mais la préoccupation doit être approfondie. Qu’en est-il exactement dans notre milieu professionnel ?
Le centre a fui aussi, toutes les questions vertigineuses liées au transhumanisme, aux multiples développements de l’intelligence artificielle et de la robotisation, au traitement des big data… qui laissent penser que l’humain réduit d’autant plus sa liberté qu’il invente plus sur ce « nouveau » continent. Ces questions sont certainement essentielles mais pas encore des questions de masse même si et pas seulement, dans le contrôle policier et à plus vaste échelle – pensons au système américain NSA – elles sont irrémédiablement d’actualité.
Enfin, pour céder à l’actualité, que devons-nous penser de l’eSport ? Vu les réactions recueillies ici et là, on peut dire que les débats ont débuté par l’ouverture de la boite de pandore. Là aussi il va falloir chercher à comprendre. Un prochain CP ? Devenez les premier-es contributeur-rices.
Bonne lecture
Problématique
Des pratiques
Les petits riens
Regard sur les pratiques
Regard
Résonance
Controverse
La recherche ça questionne
Magazine